dimanche 15 mars 2009

Précisions suite à l'article de Politis

Suite à l’article paru dans Politis, je souhaite redire ici les conditions exactes du licenciement de mon adjointe Fleur Cosnuau (et de notre collègue directrice de la qualité) ainsi que ce qui s’en suivit.

J’ai reçu l’avis de ma désignation syndicale à mon domicile le week-end. Le mardi et le mercredi suivant j’étais en déplacement au salon Hormatec de Lyon et comptais prendre rendez-vous avec la direction au sujet de mes nouvelles fonctions syndicales. Je n’en ai pas eu le temps...
Le mercredi soir, mon adjointe Fleur me téléphonait qu’elle était convoquée pour son licenciement.

Le jeudi, une méthode aussi indigne m’ayant mis dans une colère noire, je me suis mis en grève et j’ai décidé de lancer par mail un appel aux salariés pour qu’ils se mobilisent contre ces deux licenciements abusifs.

Dans l’heure qui a suivi ce mail la direction organisait une réunion d’intimidation en convoquant des cadres et des employés pour leur dire que j’étais devenu fou, qu’ils déposaient plainte en diffamation à la police et à la préfecture et qu’ils engageaient à mon encontre une procédure de licenciement pour faute grave assortie d’une mise à pied immédiate.

Lorsque j’ai demandé à William Vidal, lors de mon entretien de licenciement, :
1. Aviez-vous connaissance de ma désignation syndicale lorsque vous avez décidé de licencier Fleur Cosnuau ?
2. Y avait-il à ce point urgence à la licencier que vous n’ayez même pas pu attendre de m’en parler alors qu’elle était mon adjointe ?
J’ai eu cette réponse : „Vous n’avez pas le droit de poser ces questions, cela n’a rien à voir.“

Lorsque Fleur Cosnuau avait demandé les raisons de son licenciement à la direction, on lui avait dit qu’elle était un „dommage collatéral“ !

Les personnes et la souffrance qu’on leur inflige ne comptent pas quand on considère les salariés comme les pions d’un jeu d’échecs.

Mais ce mépris profond des salariés en tant que personnes est général. Allié aux mécanismes mis en place qui sont dignes d’un système totalitaire (surveillance, encouragement de la délation, instrumentalisation des jeux de pouvoirs...) en lieu et place de la confiance et du respect des personnes, il aboutit à la situation actuelle qui incite la direction du travail à mener une enquête sur la souffrance au travail.

C’est incompréhensible et indigne d’un organisme issu du monde de la bio et qui travaille pour lui, dans lequel on s’attendrait à trouver des valeurs humaines, de respect des personnes, de partage, d’équité, de solidarité...

Il n'est pas inutile non plus de rappeler que la devise mise en exergue du blog "Pour le respect de l'homme et de l'environnement" est celle-là même de l'entreprise Ecocert !

1 commentaire:

Unknown a dit…

Hé bien, hé bien... quelle découverte !
Je commençais gentiment à boycotter les produits labellisés AB car le sentiment subtil germait en moi qu'on labellisait un peu n'importe quoi : un machin d'origine Israelienne ayant eu 95% de chance de goûter à l'ionisation (c'est bio, les ions ?), un truc chinois importé à grand renfort de CO2, et puis ça me faisait toujours bizarre qu'on me certifie que 95% de ce que je mangeais était bio (les 5% restants devenaient tout-à-coup super-louches).
Et voilà que soudain je lis cet article dans Que Choisir, mentionnant ce blog, et je découvre quoi ? Que l'organisme censé garantir mon bien-être fait surtout de son mieux pour pourrir celui de ses propres salariés ! Non, vraiment, ça colle pas...
La faute à qui ? A la finance assurément, à la croissance de cette entreprise. Et que vient faire la finance dans l'éthique bio ? La réduire à néant...
Allez zou, cette fois c'est sûr, au revoir Ecocert, vive mon petit marchand de bio qui boycotte les produits AB, chouchoute ses 2 employés tout autant que ses clients, refuse toute adhésion à une centrale et certifie lui-même par de longues enquêtes avant mise en rayon que ses produits sont bons, la boucle est bouclée, le bio devient plus équitable...
Et vous savez quoi ? Ben mon petit marchand se prépare à ouvrir nouveaux magasins, comme quoi ça marche, le boycott d'Ecocert !
Bon courage à vous tous !