mercredi 9 octobre 2013

5 ans après, ECOCERT condamnée pour le licenciement abusif de Fleur Cosnuau

Par arrêt de la cour d'appel d'Agen du 12 mars 2013, la société Ecocert est condamnée pour le licenciement abusif de mon adjointe Fleur Cosnuau.
Celle-ci avait été licenciée le 7 octobre 2008 pour insuffisance professionnelle - pour m'atteindre, en fait - au lendemain de ma désignation comme délégué syndical.
C'est cette manoeuvre profondément injuste qui m'avait amené à appeler tous les salariés à se mobiliser contre ce licenciement.

Extraits du jugement, page 5 :








Il est louable que la vérité soit faite sur des méthodes peu avouables. Et que Fleur ait obtenu justice, enfin.



mardi 22 novembre 2011

Monsieur Philippe HIROU condamné pour diffamation au préjudice de la société ECOCERT

Par arrêt en date du 10 novembre 2011 de la chambre correctionnelle de la cour d'appel d'Agen, Monsieur Philippe HIROU a été déclaré coupable de diffamation publique envers la société ECOCERT pour avoir mis en ligne les 3 et 28 novembre 2008 des propos la calomniant sur le site "collectifecocert.blogspot.com/" et a été condamné à lui verser un euro symbolique de dommages et intérêts.

dimanche 15 mars 2009

Précisions suite à l'article de Politis

Suite à l’article paru dans Politis, je souhaite redire ici les conditions exactes du licenciement de mon adjointe Fleur Cosnuau (et de notre collègue directrice de la qualité) ainsi que ce qui s’en suivit.

J’ai reçu l’avis de ma désignation syndicale à mon domicile le week-end. Le mardi et le mercredi suivant j’étais en déplacement au salon Hormatec de Lyon et comptais prendre rendez-vous avec la direction au sujet de mes nouvelles fonctions syndicales. Je n’en ai pas eu le temps...
Le mercredi soir, mon adjointe Fleur me téléphonait qu’elle était convoquée pour son licenciement.

Le jeudi, une méthode aussi indigne m’ayant mis dans une colère noire, je me suis mis en grève et j’ai décidé de lancer par mail un appel aux salariés pour qu’ils se mobilisent contre ces deux licenciements abusifs.

Dans l’heure qui a suivi ce mail la direction organisait une réunion d’intimidation en convoquant des cadres et des employés pour leur dire que j’étais devenu fou, qu’ils déposaient plainte en diffamation à la police et à la préfecture et qu’ils engageaient à mon encontre une procédure de licenciement pour faute grave assortie d’une mise à pied immédiate.

Lorsque j’ai demandé à William Vidal, lors de mon entretien de licenciement, :
1. Aviez-vous connaissance de ma désignation syndicale lorsque vous avez décidé de licencier Fleur Cosnuau ?
2. Y avait-il à ce point urgence à la licencier que vous n’ayez même pas pu attendre de m’en parler alors qu’elle était mon adjointe ?
J’ai eu cette réponse : „Vous n’avez pas le droit de poser ces questions, cela n’a rien à voir.“

Lorsque Fleur Cosnuau avait demandé les raisons de son licenciement à la direction, on lui avait dit qu’elle était un „dommage collatéral“ !

Les personnes et la souffrance qu’on leur inflige ne comptent pas quand on considère les salariés comme les pions d’un jeu d’échecs.

Mais ce mépris profond des salariés en tant que personnes est général. Allié aux mécanismes mis en place qui sont dignes d’un système totalitaire (surveillance, encouragement de la délation, instrumentalisation des jeux de pouvoirs...) en lieu et place de la confiance et du respect des personnes, il aboutit à la situation actuelle qui incite la direction du travail à mener une enquête sur la souffrance au travail.

C’est incompréhensible et indigne d’un organisme issu du monde de la bio et qui travaille pour lui, dans lequel on s’attendrait à trouver des valeurs humaines, de respect des personnes, de partage, d’équité, de solidarité...

Il n'est pas inutile non plus de rappeler que la devise mise en exergue du blog "Pour le respect de l'homme et de l'environnement" est celle-là même de l'entreprise Ecocert !

lundi 26 janvier 2009

L’inspection du travail refuse mon licenciement pour la seconde fois
























Pour la seconde fois l’inspection du travail du Gers a déclaré irrecevable la procédure de licenciement entamée à mon encontre juste quelques jours après ma désignation comme délégué syndical de la CGT.

vendredi 28 novembre 2008

Le témoignage d'une ancienne salariée : Ecocert ou l'esclavage moderne

"Ancienne salariée, j'ai toujours un vif souvenir de mon passage, trop
long à mon goût, dans cette entreprise stakanoviste.

Sous-payés, pressurés, menacés, fliqués :
Bienvenue dans le monde de la certification Bio !

Si les anciens s'en souviennent, il est malheureux de voir que les
salariés en poste aujourd'hui sont toujours logés à la même
enseigne, à croire que l'entreprise a tous les droits ?

Je leur tire d'ailleurs mon chapeau car jamais je ne pourrais y
retourner travailler."

Pascale

mardi 25 novembre 2008

Prenez la plume !



Allez, venez écrire sur ce blog.

Il est ouvert à tous. Librement et sans contraintes.

Vous pouvez y pousser un "coup de gueule" si vous voulez. Au moins ça défoule ! C'est anti-stress !

Monsieur Vidal m'a dit qu'il ne répondrait pas.

Mais pour autant nous pourrons réunir les coups de gueule des un(e)s et des autres et en faire, avec les autres délégués du personnel, une base de discussion avec la Direction pour essayer d'améliorer ce qui ne va pas, comme M. Vidal s'y est d'ailleurs engagé dans le mail qu'il a adressé à tous lors de ma réintégration après la décision de l'Inspection du Travail d'invalider mon licenciement.

Vous pouvez aussi y faire des remarques (pas besoin de gueuler), des critiques, et les meilleures sont constructives, donc des propositions d'amélioration par exemple...

Comme disent souvent les étrangers : "Vous les français, vous vous plaignez toujours, mais vous ne faites rien pour essayer d'obtenir des améliorations."

Est-ce que nous sommes devenus si heureux de notre sort ? Tout va bien ? Ca pourrait être pire... Certes... Ou est-ce du fatalisme genre : "Il n'y a rien à faire" ou "De toute façon on ne nous demande jamais notre avis et quand on le demande, on n'en tient surtout pas compte" (ce qui est souvent vrai, il faut dire).

Je crois moi qu'il faut parler. Expliquer nos difficultés. Dire ce que nous aimerions pour alméliorer les choses. Et ce n'est pas qu'une question de salaire à la fin du mois. Cela en fait partie, mais il y a tant d'aspects qui rendent un travail intéressant et motivant ou non.

Or, en toute bonne logique, il y a bien un intérêt partagé - "gagnant-gagnant", comme on dit - entre l'entreprise et ses salariés à ce que le travail soit motivant et donc, bien évidemment, mieux fait, plus vite, avec plus de sérieux, qu'un travail sans intérêt qu'on fait à reculons.

Les chargés de certification ont demandé à avoir des tâches plus diversifiées, à aller de temps en temps sur le terrain... Cela peut améliorer leur relation clients. Cela améliorera sûrement leur productivité par un entrain retrouvé.

Voulez-vous en parler ?

Et puis, le blog est ouvert à des réflexions plus larges sur l'évolution de la bio, de la certification, de nos métiers : prises de parole ou simples interrogations que nous pouvons avoir...

Alors pour écrire, deux solutions :

1. Les commentaires - la plus simple : c'est immédiat, vous avez juste à vous choisir un pseudo (anonyme ou non).

2. Les messages - comme celui-ci que vous lisez en ce moment : c'est mieux si vous voulez lancer un thème de discussion, faire un témoignage qui risque d'en appeler d'autres, poser une question ou faire une proposition. Cela reste facile : il suffit de m'écrire à p.hirou@wanadoo.fr en m'indiquant sous quel nom vous voulez apparaître et en me donnant une adresse email où je pourrai vous envoyer un lien d'autorisation.

Bien à vous tous,

Philippe

lundi 3 novembre 2008

Dernier message avant licenciement pour faute lourde : vous avoir alerté sur l'inacceptable

Ce message est adressé en priorité aux salarié(e)s actuel(le)s d'ECOCERT et leur a été signalé par email sur leur boite professionnelle avec un renvoi sur le présent blog. Il est néanmoins lisible par tous.

Bonjour à tous,

je m'adresse à vous en tant que délégué syndical de la CGT pour ECOCERT France SAS que je suis encore, malgré ma mise à pied, tant que l'inspection du travail n'a pas rendu sa décision (cela devrait être les jours qui viennent).
Mais vous le savez sans doute déjà, je m'adresse aussi à vous en tant que Porte Parole du Collectif des salariés et anciens salariés d'ECOCERT - "anciens" nous le restons à vie (vous connaissez les Copains d'avant et autres Viadeo si à la mode !) et je ne ferais pas de mauvais esprit en insinuant que cela pourrait aussi vouloir dire pour certain(e)s que leur passage ici les aura marqué(e)s à vie !
Quelques-un(e)s d'entre nous ont créé ce Collectif le 7 octobre dernier, lors de la journée du travail décent organisée par l'union syndicale mondiale (il faut bien répondre aux multinationales !).

Si je brave encore les foudres de M. Vidal, notre PDG, en m'adressant à vous à ce titre - de surcroît sur votre mail professionnel qui m'est interdit - ce n'est pas par "bravade" justement, ou par je ne sais quelle folie dont je serais atteint et dont il est coutume de revêtir les délégués syndicaux ou autres "lanceurs d'alerte" dans les entreprises d'aujourd'hui.

Non. Je le fais parce que depuis que je me suis intéressé aux "secrets" d'ECOCERT, autres que ceux des "espaces verts écologiques" qui avaient déjà de quoi me surprendre, je ne fais qu'aller de découvertes en découvertes. Et pas de belles, je vous l'avoue. Et que cela me donne effectivement le courage - ou la folie, l'avenir le dira - de vous inciter tous à ne plus accepter l'inacceptable.

S'il y a courage, c'est qu'il doit y avoir peur. Une peur savamment entretenue par ce que certains collègues appellent - faut-il leur donner tort ? - la "répression"'. Faut-il leur donner tort quand sur, bien des points, l'ambiance entretenue ici ne me rappelle que trop ce qu'on m'a décrit de ce que vivaient nos amis roumains pendant le régime de Ceaucescu ? Secret, "renseignement", délation, peur de son voisin, peur du chef, peur de la police etc., l'intimidation quotidienne donc, mais aussi la répression, en particulier envers les opposants manifestes.

Je suis désolé de devoir appeler un chat un chat, mais il faut savoir ouvrir les yeux.

Si le monde du travail "moderne", pour être "efficace" et "profitable" (pour certains surtout), ce doit être ça, c'est que nous avons fait un grand bond en arrière. Or, tout écologistes et anti-nucléaires que nous sommes, nous ne voulons pas revenir à la bougie !

En tout cas pas revenir à la bougie sociale !

Après en avoir parlé discrètement à quelques-uns d'entre-vous - discrètement à cause du "renseignement" évoqué plus haut, en bon idéaliste mais pas naïf - j'ai pris la décision de solliciter la CGT pour forcer le dialogue avec notre direction sur les problèmes vécus par tous mais ignorés.

A ce moment là - naïf tout de même par ignorance ou décidemment trop idéaliste - je croyais encore que le dialogue serait possible.

A ce moment là, je ne savais encore que peu de choses des casseroles accumulées.

La première chose à faire me semblait de rencontrer notre collègue délégué syndical de la CFDT, Dominique Gagnon, de plus l'un des plus anciens dans l'entreprise et connaissant à ce titre toute son histoire.

On le fait volontiers passer pour fou ou pour diabolique ! Délégué syndical, quoi... Acharné qu'il serait à en vouloir personnellement à M. Vidal pour des raisons obscures et inavouables.

Alors, on découvre la vérité. On mesure le scandale de la disparité des salaires entre les uns et les autres. Celui de la discrimination contre les délégués syndicaux. On découvre que ce qu'on croit récent et passager est déjà ancien et structurel. Que les mêmes choses, inacceptables, se répètent au fil des années.

En un an et demi, j'ai déjà eu le temps de "voir" des choses, même si je m'étais plutôt tenu à l'écart jusqu'ici, dans le "réduit" du petit projet Eve... J'ai tout de même vu le départ précipité d'un directeur, celui d'une directrice qualité groupe - que je regrette tous deux pour le travail commencé ensemble - la valse des chargés de certification, la démission de la collègue en face de moi, les nouveaux contrôleurs... Et je ne parlerai pas cette fois de mes propres difficultés à constituer le service Eve...

Mais l'inacceptable, en ce qui me concerne, cela aura été cette réaction hystérique ( excusez le terme, mais je n'en vois pas d'autre) de notre direction à la désignation d'un nouveau délégué syndical :que j'étais, avant même que je ne me découvre aux collègues en tant que tel ! :
- réception du courrier de la CGT le mercredi 17 septembre je crois, voire plus tard,
- lettres de licenciement remises à la directrice qualité France (sans rapport, c'est vrai...) et Fleur Cosnuau, mon adjointe (encore moins de rapport...?) le lundi et le mardi qui suivent,
- Fleur me l'apprend mardi soir en pleurant au téléphone ("je ne peux pas annoncer ça à mes parents, après le décès de ma soeur il y a 15 jours")... à l'évocation de quoi M. Vidal répondra lors de mon entretien de licenciement : "nous ne sommes pas insensibles"...
- le lendemain, poussé par la colère, mais très posément et après mûre réflexion - grâce à la réticence (compréhensible) de ma compagne - je vous envoie mes deux mails d'appel à la résistance ; dans la minute qui suit ma boite mail est bloquée ; le soir même certains d'entre-vous sont convoqués pour une séance d'intimidation : nous mettons Hirou à pied, déclenchons une procédure de licenciement pour faute lourde et déposons plainte "à la police et en Préfecture" pour diffamation... (il paraît même que vous avez vu les gendarmes à Ecocert... pas moi... la diffamation est une attaque grave, autant pour un parti que pour l'autre... s'en servir pour faire peur est facile, le faire réellement est plus délicat...).

Lors de mon entretien de licenciement, alors que la lettre de convocation incrimine uniquement et en toute logique mes mails, M. Vidal commence par me reprocher mon incompétence dans mon poste de travail, à quoi j'oppose ma propre analyse et l'incompréhension du "secteur public" que j'ai constatée à Ecocert ; mais je pose surtout deux questions qui me tiennent à coeur à la fin de l'entretien : "Aviez-vous connaissance de ma désignation comme délégué syndical lors de la décision du licenciement éclair de Fleur Cosnuau ?", "Quelle était l'urgence qui justifiait un licenciement si rapide que vous ne pouviez attendre mon retour de Lyon, mercredi, pour m'en parler ?" - Refus de réponse aux deux questions.

La ficelle était énorme, mais bon. Le seul problème c'est que je n'ai pas réagi comme prévu, je pense. Comme il était logique que je réagisse, je le reconnais bien volontiers moi-même : retomber dans la dépression la plus profonde, la fameuse inhibition de l'action dont certains font l'hypothèse que l'évolution l'aurait conservée parce qu'elle a évité les affrontements trop nombreux... Inhibition... Soumission... Acceptation passive... Tant pis si vous en êtes malade, en concevez problèmes de peau, maux de dos, ulcère à l'estomac, problèmes cardiaques... ou la fameuse dépression...

Je n'ai pas réagi comme il fallait parce que lorsque j'ai dit à ma compagne : "Que préfères-tu : que je prenne le risque de réagir, que pour une fois je me respecte moi-même et refuse enfin d'accepter l'inacceptable ou que je retombe malade comme, grosso modo, depuis le mois de janvier, depuis cette période où tu me dis que je ne suis plus le même, que je suis devenu insupportable, que tu ne sais pas si nous allons pouvoir rester ensemble, et pour finir toute cette période où je ne voulais même plus me lever de mon lit... ?". Elle avait toujours peur, mais elle a préféré que je ne retombe pas malade comme ça... Je n'ai pas eu le sentiment de faire du chantage en lui disant cela, c'était la réalité des choses telle que je la ressentais dans mon corps à ce moment là, comme quand je ne pouvais plus mettre les pieds dans les bâtiments d'Ecocert, que cela me rendait tellement malade quand je commençais à entr'apercevoir le Dôme, jusqu'à faire demi-tour pour aller calmer mon angoisse et ma nausée en allant chercher des indices et des vestiges archéologiques dans la campagne gersoise... pour penser vraiment à autre chose qu'à tout ce gâchis...

Je n'ai pas d'admiration particulière pour les papes, en général, mais il faut reconnaître que le "N'ayez pas peur !" de Jean-Paul II était sans doute le message le plus adapté à la situation de la Pologne alors, et qu'il pourrait même bien être universel et intemporel.

Si personne n'avait peur, serait-il possible, enfin, de passer au 21ème siècle ?
Ou comme le dit le président de l'UICN, François Letourneux, au post-néolithique (le Néolithique, avec l'invention de l'agriculture et la pierre polie, aurait surtout inventé les inégalités, l'accumulation, les hiérarchies, la domination, les guerres, la répression, ... la liste est longue... développée surtout à partir des âges des métaux... ah, les métaux !

J'ai créé en 1999 une entreprise que j'ai dirigée pendant 7 ans. Pour moi une entreprise est une aventure collective, si petit soit le groupe. Même si je n'ai pas pu réaliser mon souhait de créer une société coopérative (une SCOP) du fait que la nationalité roumaine de mon amie ne lui autorisait pas alors le statut double de salarié coopérateur (actionnaire) j'ai toujours pensé que c'est la "coopération" qui fait l'entreprise. Dans le sens le plus plein du terme : la mise en commun, la synergie, entre les connaissances et les capacités d'un "patron" et de ses salariés. En conséquence de quoi, qui peut bien dire qui "nourrit" l'autre ??? Allons plutôt voir du côté de ces stratégies de coopération "gagnant-gagnant" (comme on dit...) inventées par la nature au fil de l'évolution : les symbioses... le lichen formé de l'association d'une algue et d'un champignon par exemple... Qui est le patron, l'algue ou le lichen ? Chacun a besoin de l'autre. C'est une "société"...

L'histoire d'ECOCERT est autre. Ce serait plutôt celle d'une déconstruction.

Las anciens; tout anonymes qu'ils sont encore, sont unanimes ! La déconstruction d'un beau projet, à l'origine, et sur lequel on a continué de fonder une image au mépris de la réalité nouvelle à l'oeuvre.

A l'origine il y avait l'ACAB (l'association des Conseillers en Agriculture Biologique) et globalement celui du référentiel écrit par les assocations de la Bio et repris par les pouvoirs publics, avec ses idées et ses valeurs.

L'histoire d'ECOCERT n'était peut-être pas écrite d'avance, mais elle prouve une fois de plus que l'argent pourrit ce qu'il touche.

Ce n'est jeter la pierre à quiconque que de faire ce triste constat : il est possible que par le passé et encore jusqu'à aujourd'hui, ce qui ait rendu les choses "acceptables" c'est l'argent et rien d'autre.

Pour moi, elles ne l'ont pas été sur ce plan depuis le début puisque,pour commencer, on m'a menti sur mon salaire en jouant du flou entre "brut" et "net (dans la fonction publique on ne parle que "net" et, inversement, quand il faut acheter pour vivre, je n'ai connu qu'une seule personne qui me donne son prix hors taxe, le triste avocat de mon divorce à qui j'ai dit que je n'étais pas une entreprise de divorce (sic) et demandé si son boulanger lui indiquait aussi le prix de la baguette hors taxe). J'avais donc dit à Philippe Blais que - bien que j'étais d'accord que "je ne venais pas pour l'argent", je ne viendrais pas à ECOCERT pour un salaire inférieur à celui que j'avais il y a 10 ans en tant que paysagiste départemental au Conseil Général des Côtes d'Armor en 1998 (avant ma création d'entreprise), soit 40 000 € annuels. Il m'a dit ok. Mon contrat de travail mentionnait 35 000 non précisés (que j'ai supposés nets) et jusqu'à 5000 de primes et intéressements bruts (ce qui était donc en dessous, addition faite dans le cas optimum, mais j'ai accepté pensant qu'il y aurait des augmentations ensuite comme me l'avait dit M. Vidal lors de l'entretien de recrutement). Lorsque j'ai reçu ma première paye, elle était de 2 200 €. Fois 12, cela fait 26 400 € soit 21% de moins (j'ai eu 1000 € de primes et intéressement). Si on actualisait en valeur constante l'écart serait de 40% ! J'ajoute que je suis divorcé mais ai 4 enfants, même s'ils ne vivent pas avec moi. J'ai demandé une augmentation. Je n'ai rien obtenu.

Alors, c'est vrai, j'ai eu le tort sans doute de ne pas venir "pour l'argent"... Cela rencontre ses limites quand en plus on découvre que ce pour quoi l'on vient n'existe pas, ou plus... Encore plus quand on constate le manque de considération. Et encore plus quand on découvre ce que d'autres gagnent... Ah, pardon, eux sont là pour l'argent.. eux ne sont pas des idéalistes qui "veulent changer le monde", des "illuminés" quoi... eux sont "réalistes"... Bien. Tu as bien raison, Jean-Marc Autier (secrétaire départemental de la CGT du Gers) : "Cessez d'être naïfs !".

Et j'aime cette belle affiche qui dit : "Pour gagner plus il faut se syndiquer plus et lutter plus". C'est bien vrai et nous étions bien naïfs de l'avoir tous oubliés à croire "au père noël" en enfant trop gâtés, à l'abri de "réalités" du vaste monde.

Cela ne nous empêche pas de vouloir changer ce monde et ces "réalités" là.

C'est pour cela que tout "délégué syndical de la CGT" que je suis, et je le revendique, surtout au service de cette "vieille dame respectable" née à Limoges il y a 113 ans... je crois qu'à côté de l'action syndicale - pour laquelle je suis totalement solidaire avec mon collègue de la CFDT Dominique Gagnon - et qui a pour objectifs de faire respecter le droit du travail qui s'applique à ECOCERT comme ailleurs et d'améliorer les conditions de travail et de rémunération, il ne faut pas perdre de vue notre spécificité : nous ne sommes pas venus là par hasard, nous avons pour certains d'entre nous des formations spécifiques, des attentes, des idées, des espoirs de réalisations, pour d'autres des expériences accumulées au fil des années dans le domaine de l'environnement, de l'action associative etc. pour certains mêmes dans celui de l'action militante au service de l'évolution de la société et de la prise en compte de l'écologie. C'est sans doute cela qui fait de nous des idéalistes...

Mais c'est aussi - outre "le respect de l'Homme et de l'environnement" - ce que notre PDG dit volontiers lors de toutes les réunions d'entreprise, cette idée qu'il est possible de "changer le monde" et que nous voulons participer à le faire, et non pas collaborer à ce qu'il continue à aller dans le mur...

Non, décidement, je ne veux plus entendre Nicole Maruéjouls, ni personne, dire d'ECOCERT : "C'est une entreprise" comme on parle des causes perdues et comme on dit "C'est la guerre".

Ecocert n'est pas une cause perdue et ce n'est pas la guerre.

Donc il faut (en vrac et entre autres choses... complétez en fonction de vous...) et c'est plus une idée, un conseil, qu'une injonction, bien sûr :
Cesser d'être
- naïfs
- fatalistes
...
Cesser
- d'avoir peur
- d'abandonner ses idéaux
...

Par contre, il faut relever les manches et faire que les choses changent.

Sinon, le monde que nous laisserons à nos enfants sera encore plus inhumain et encore moins vivable qu'il ne l''est aujourd'hui.
Sauf peut-être pour quelques "dominants" privilégiés, mais même ça, franchement, je n'en suis même plus sûr du tout pour eux...
En tout cas, ce n'est pas ce que j'appellerais un "progrès humain" digne du 21ème siècle...
C'était déjà comme ça il y a 5 000 ans...

Et n'oublions pas Gandhi... "Pour changer le monde, d'abord se changer soi-même"...

Bien à vous tous.


Philippe Hirou

samedi 25 octobre 2008

Propriété intellectuelle : "Vous n'avez pas le droit d'utiliser le nom ECOCERT"

Puisque, dans un email rédigé par son avocat, Monsieur Vidal me dit qu'il juge inutile de me répondre désormais (il parait que je ne cherche qu'à alimenter mon dossier...), je ne répondrai pas non plus à ses attaques. C'est "de bonne guerre" comme on dit (quoique Philippe Thomazo, notre directeur, me dise que je sais pas ce que c'est que la guerre, que lui il sait - de par ses missions humanitaires en Afrique, et sans doute de par sa formation à l'école militaire de St-Cyr).

Pourtant, il me semble important de dire ici de quoi il retourne.

Cela fait suite à " l'échange " que nous avons eu au sujet de la bannière du présent blog (et du site du Collectif sur Yahoo) qui reprenait une partie de l'entête du site ECOCERT, logo, photo de coquelicots et de marguerites : M. Vidal m'avait envoyé une huissière de Justice avec une Sommation en bonne et due forme, la sommation de retirer ces éléments qui relèvent de la propriété intellectuelle de la Société ECOCERT.

Ceci était accompagné de la même sommation de radier le Collectif ECOCERT - rien de moins - et de retirer les allégations - fausses évidemment, faut-il comprendre - concernant le fait que la société ECOCERT avait du faire face à des grèves pour amélioration des salaires, avait été confronté à ses employés dans plusieurs procès aux prudhommes qu'elle avait perdus etc. (voir le premier post du 6 octobre sur le présent blog).

A la demande de plusieurs collègues et amis, j'ai cédé sur l'utilisation du logo et des photographies. Moi-même photographe, je ne sais que trop comment - en général - ce sont les photographes qui se font voler leurs droits par des sociétés sans scrupules qui les payent une bouchée de pain (je connais l'histoire de ces coquelicots d'ECOCERT). Il faut savoir par exemple que les droits sur une image ne sont cédés que pour une utilisation précise, une fois, dans des conditions prédéterminées. Alors, je veux bien savoir si cet usage des coquelicots sur le site d'ECOCERT est "de bon droit" vis à vis du photographe qui en a réalisé l'image... Mais bon.

Soit, dans le but de ne pas compliquer le débat et apaiser notre relation - puisque je ne cesse de répéter à M. Vidal que je suis favorable au dialogue qu'il refuse - j'ai cédé aux demandes de mes amis.

Mais celui-ci n'a pas compris la chose en ces termes et m'a renvoyé cette fois un courrier recommandé en me signifiant que l'usage du nom ECOCERT constituait en lui-même une contrefaçon !!!

C'est vrai, mon sang n'a fait qu'un tour tant le niveau de suffisance atteint aujourd'hui par les "marchands" me semble inouï et insupportable !

Mais comme, là encore, on me tempère de tous côtés, je finis par me calmer et - tout "certain de mon bon droit" que je suis, je cite encore William Vidal, ou son avocat - je ne veux pas jeter de l'huile sur le feu.

Pour autant, Monsieur Vidal, voulez-vous dire que pour avoir le droit de critiquer ECOCERT ( au sens du droit des marques, je suppose) - et en tant que, je vous le rappelle, délégué syndical CGT de la dite Société - il faudrait que j'utilise la forme elliptique : "organisme de certification à l'isle jourdain" ? Auquel cas, je me dis que notre société "moderne" a définitivement réalisé la fusion de la vraie vie avec la télé-réalité et les "questions pour un champion" de TF1 ! Je ne le savais pas encore, mais on en apprend tous les jours !

Certes, je sais bien que "je n'ai pas le droit de critiquer ECOCERT". Je sais bien que, faisant cela, je risque sans doute la prison.

Mais, je vous le rappelle, j'ai vécu 7 ans avec une roumaine, et j'ai appris d'elle, et de sa famille, ce qu'ils avaient vécu après 1945, dans l'indifférence générale de notre Europe de l'Ouest ou presque.

mercredi 15 octobre 2008

A propos de liberté d'expression... Lettre à M. William Vidal, PDG d'ECOCERT

Monsieur le Président,

on m'a rapporté que vous vouliez que soit supprimée la bannière du Collectif des salariés et ex-salariés d'Ecocert figurant sur le net, Collectif créé lors de la journée mondiale pour un travail décent, le 7 octobre dernier, au motif, je crois, qu'elle reprend le logo de l'entreprise.

Vous avez mon mail et je vous redonne mes coordonnées téléphoniques personnelles : 06 11 40 87 64 ou 09 61 21 71 96.
Je pourrais même venir vous rencontrer si vous le souhaitez pour que nous en parlions directement.

J'ai néanmoins le regret de vous faire savoir que rien ne vous autorise à vous opposer à cet usage qui n'a rien de commercial et je tiens à votre disposition quelques exemples de jurisprudence en la matière.

Ce "détournement", si c'est ainsi que vous le jugez, entre dans le cadre de la liberté d'expression et de critique d'employés que vous maltraitez ou avez maltraités par le passé et qui ont décidé de ne plus se taire pour qu'à l'avenir d'autres salariés puissent - peut-être, espérons-le - bénéficier de meilleures conditions de travail au sein de votre entreprise.

Vous pouvez par contre estimer diffamatoires les informations qui sont données concernant les nombreux procès avec vos salariés, les grèves pour tenter d'obtenir des salaires plus décents, le stress et les dépressions engendrées, le "turnover" si important qu'il donne une sensation désagréable d'employés "jetables"... comme vous avez contesté, lors de mon entretien de licenciement, le bas niveau des salaires de l'entreprise.

Vous m'avez d'ailleurs écrit m'avoir déjà attaqué pour diffamation à la suite des mails d'appel à la résistance que j'ai envoyés aux salariés d'ECOCERT, à la CGT du Gers et aux deux présidents des Comités du label Eve, pour réagir aux licenciements inacceptables de Fleur Cosnuau et de notre directrice qualité France.

Vous avez aussi immédiatement fermé ma boite mail d'entreprise.

Et surtout, vous avez convoqué, très peu de temps après, un ensemble de salariés cadres et non-cadres en réunion extraordinaire pour leur faire connaître ma mise à pied, la procédure de licenciement pour faute lourde que vous engagiez contre moi et le dépôt d'une plainte en diffamation auprès "des services de police et de la Préfecture" (je reprends les termes qu'on m'a rapportés, peut-être inexacts).

Cela suffirait à montrer que vous vous opposez foncièrement à toute liberté d'expression et que vous utilisez l'intimidation pour décourager tous ceux qui auraient velléité de "discuter" vos positions ou vos décisions.

Or, nous entendons vous rappeler que, d'une part celle-ci est un droit imprescriptible - que l'on s'attend pour le moins à voir appliquer mieux qu'ailleurs dans une entreprise qui fait du respect de l'Homme et de l'environnement sa pierre angulaire (c'est d'ailleurs pour cela que le Collectif a repris ce "slogan" de l'entreprise auquel il adhère totalement) - et que, d'autre part, le dialogue, si vous le considériez dans un cadre de management humain, progressiste et responsable, serait indéniablement un atout important du développement de votre entreprise, d'autant qu'elle intervient sur des aspects sociaux-économiques complexes, en pleine évolution, et emploie des salariés de haut niveau (un très grand nombre d'ingénieurs), pour la plupart jeunes, pleins d'idées et très motivés.

Je ne peux faire mieux pour vous redire mon souhait profond - depuis toujours - de pouvoir établir avec vous un dialogue constructif.

Mais quand je vous entends, lors de mon entretien de licenciement pour "faute lourde", me dire à mi-mot que vous accepteriez peut-être de prolonger le travail en commun à condition d'être sûr que "je ne vais pas recommencer", j'ai le sentiment que nous ne sommes pas sur la même longueur d'onde.

Ce faisant, j'entends vous rappeler également que j'assume, à titre de délégué syndical, l'entière responsabilité de cette prise de parole souhaitée par un grand nombre de salariés que vous maintenez dans la peur et qui ne veulent donc pas s'exprimer par crainte de représailles.

C'est la raison pour laquelle notre Collectif est pour le moment anonyme et, néanmoins, n'a pas réussi à mobiliser beaucoup parmi les salariés en poste, craignant - à juste titre - d'être licenciés. Il le fera sans doute plus facilement parmi les très nombreux - et pour cause - anciens salariés, encore que la plupart souhaitent plutôt tourner la page et oublier, on ne peut pas vraiment leur en vouloir.

Je vous prie de recevoir, Monsieur le Président, l'expression de mes sentiments les plus cordiaux,


Philippe Hirou
Chef du service Espaces verts écologiques (Eve)
Délégué syndical CGT de ECOCERT France SAS
Porte parole du "Collectif ECOCERT"

lundi 6 octobre 2008

Sauvez les apparences !

Tel semble être le mot d'ordre d'ECOCERT.
Est-ce là le seul avenir du beau rêve porté par le monde de la bio et du commerce équitable né dans les années 80 ?

Car la réalité d'aujourd'hui est plus que déconcertante :

- des procès à répétition avec les salariés dont même un pour harcèlement moral
- des procès avec les anciens partenaires de l'Association des Conseillers en Agriculture Biologique pour usage illégal de la marque ECOCERT que la holding française entend seule utiliser ou dont elle entend toucher des royalties
- des grèves et récriminations récurrentes de la part des employés pour obtenir des salaires plus décents
- un absentéisme élevé (stress, dépressions...)
- un renouvellement élevé des salariés (20% par an) : démissions; licenciements
- des contrats de travail avec des clauses léonines comme la clause de non-concurrence
...

En réaction, des salariés et ex-salariés d'ECOCERT ont décidé de créer un Collectif avec les objectifs suivants :
1. Faire connaître les dérapages de l'entreprise
2. La ramener aux valeurs qui étaient les siennes lors de sa création à partir de l'Association des Conseillers indépendants en Agriculture Biologique
3. La faire participer pleinement aux évolutions de la société et de l'économie mondiale sur la base des valeurs d'équité, de solidarité et de responsabilité

Le Collectif ECOCERT prend pour devise celle de l'entreprise elle-même :

"Pour le respect de l'Homme et de l'environnement"

parce que pour ces salariés et ex-salariés, il ne s'agit pas d'un simple slogan commercial mais bien d'une ligne de conduite sincère et forte.